Home‘ Mond da zutal brulu’ war ar Menez Are ? Un arrêt pour souffler sur les Monts d’Arrée.

‘ Mond da zutal brulu’ war ar Menez Are ? Un arrêt pour souffler sur les Monts d’Arrée.

En deiz all, sonjet ganin chom a-sav, hanter-hent euz a Gemper da Vontroulez. Savet war Menez-Mikêl, din da weled an traou. An amzer a ioa brao kenan, ha va gwel a bake pell, beteg koajou Ar Fouillez zoken. Tamm buez ebed avad en dro din, rouz divalo ar brug, e-gistal devet : Kerne baour ! N’oa nemed lenn Brenniliz o kinnig eun tachad glaz.

En dro d’ar japel eno, eun dousenn bennag a dud oh avelia o ‘fenn. Unan all aze o kempenn lasou eul lien, hag o hortoz ma teufe poent mad dezan d’en em deuler ahano d’an traon, displeget brao ma vije neuze e houel, ha dibradet gand an avel, evitan plijadur da nijal didrouz.

Dor-dal japelig ioa digor-braz. Plega ran va ‘fenn ha dioustu on souezet o weled pegen kempenn eo dalhet an diabarz. Sonj mad am-oa beza bet gweled anezi noaz ha louz, med paz hirio avad. Eun deg bennag a groaziou bihan a zo ledet war ar ‘mên-aoter’. Teir pe beder delwenn euz ar Werhez Vari, bokedou fleur fresk en-dro dezo, a zo e kement toull euz ar mogeriou. En o zouesk, tammou paper skrivet anoiou warno : goulenn a bare evid unan klanv pe eur bedenn da rei chans da amourouzed.

Penaons kompren an dra-ze toud, pa vezer asidu o lavared ez eo aet treut ar feiz gristen er vro-man ? Koulskoude, meur a hini a zao war an dorgenn-man, evid kinnig o ‘foaniou d’eur ‘spered’ bennag. Boujiennou o tevi a ro da houzoud emaint o-paouez paseal. Digoret o-deus o halonnou evid goulenn gras da genderhel gand o hent. Nijal a ra o ‘fedennou henvel awalh ouz ma reio bremaïg an hini a zo aze er-maez, o hortoz kaoud lans gand an avel, da zisplega brao eskell e (b)parapente.

Gweled a ran ive, a-fas d’an nor, eur groaz wenn, feson ar re ‘zo kizellet e Bro-Iwerzon, bet diskaret pell ’zo a daoliou morzol, ha chomet nemeti ar peul, ha breman bet livet brehiou dezi war ar voger. Roet e-se da zonjal e hellfe dond adarre en he ‘fez. Aman deom ar gentel vrasa : taoliou distruj bet roet d’ar groaz a zo anad mad atao, med eun tamm liou pentur war ar voger a ziskouez eman barreg da zougenn poaniou ar bed, gand eun tamm fizians mad da heu.

La traversée des Monts d'Arrée - lartisan

NB : L’expression ‘Kea da zutal brulu’ (va souffler dans des digitales) est, dans le Léon, une manière d’inviter un importun à s’envoler dans les Monts d’Arrée.

Un jour, m’arrêtant à mi-chemin entre Quimper et Morlaix, je me décide à gravir la Montagne Saint-Michel, pour le panorama. Beau temps ; mon regard porte jusqu’aux forêts de La Feuillée. Autour de moi, peu de vie dans l’aspect desséché, quasi brûlé, de la bruyère : pauvre Cornouaille ! Le lac de Brennilis, seul, m’offre une touche bleue.

Autour de la chapelle, une douzaine de personnes prennent l’air. Une autre prépare les suspentes d’une voile et attend le moment favorable pour s’élancer vers le bas, son aile se déployant alors, le vent le soulevant, et lui donnant le plaisir de voler en silence.

La porte principale de la chapelle est ouverte. Je plie la tête en entrant et me trouve étonné de voir combien l’intérieur est bien tenu. J’avais le souvenir d’un lieu nu et sale, mais pas aujourd’hui. Sur une sorte d’autel en pierre, une dizaine de croix. Dans les niches des murs, trois ou quatre statues de la Vierge ornées de fleurs fraîches. Parmi tout cela, des petits papiers avec des prénoms : telle demande de guérison ; telle autre souhait pour des amoureux.

Il reste à comprendre ce foisonnement de prières quand on sait la faiblesse de la foi chrétienne en ce pays. Il faut pourtant noter qu’il y a des gens à monter jusqu’ici pour offrir leurs peines à un ‘esprit’ : des cierges allumés montrent qu’ils viennent justement d’y passer. Ils ont ouvert leur cœur pour demander force et répit, et continuer leur chemin de vie. Leurs prières s’envolent de ce lieu, comme le fera tout à l’heure celui-là qui, dehors, attend l’élan du vent pour déployer l’aile de son parapente. (Les ailes de saint Michel ?)

Face à la porte, je ne manque pas de remarquer une croix blanche, de style irlandais. Elle a été détruite à coups de marteau, et il n’en est resté que la colonne inférieure ; mais voici qu’elle est complétée, car des bras lui ont été peints sur le mur. Est ainsi indiqué le mouvement qui la restaure. Ici se donne la leçon chrétienne : les mauvais coups donnés à la croix subsistent, mais une esquisse de peinture sur le mur prolonge son pouvoir de porter les peines du monde avec, en plus, une belle perspective d’avenir.

Dominique THEPAUT /Ebrel 2022 / avril 2022

30ed deiz-ha-bloaz Minihi 30ed deiz-ha-bloaz Minihi dsc03138 dsc03140 dsc03143 dsc03144 dsc03145 dsc03147 dsc03148 dsc03149 dsc03153 dsc03155 dsc03157 dsc03161 dsc03162 dsc03163 dsc03164 dsc03165 dsc03166 dsc03167 dsc03168 dsc03172 dsc03173 dsc03174 dsc03176 dsc03177 dsc03181
<< > || >>
Free business joomla templates